Aline traversait l’une des périodes les plus sombres de sa vie. Après un accouchement par césarienne, on lui annonça que sa fille, qu’elle avait surnommée «Katja», était décédée dans son ventre.
Dévastée, Aline tenta de contacter sa belle-mère, Maria Viktorowna, qui dirigeait la maternité, espérant qu’elle interviendrait en sa faveur. Mais Maria Viktorowna ne répondit pas. À son réveil, après l’anesthésie,
Aline reçut la terrible nouvelle du décès de son bébé. Ce fut le plus grand choc de sa vie. Elle se sentit détruite et, en proie à un immense chagrin, elle songeait à quitter ce monde pour rejoindre sa petite fille. Son mariage s’effondra sous le poids du drame.
Son mari l’accusa de ne pas avoir su sauver l’enfant, et Maria Viktorowna alimenta le conflit, contribuant à leur séparation. La culpabilité d’Aline fut accablante, et leur divorce fut prononcé, avec Aline comme seule responsable.
Des années plus tard, Maria Viktorowna, gravement malade, se retrouva à l’hôpital où Aline travaillait comme infirmière. Cependant, la rencontre entre les deux femmes ne fut pas marquée par la réconciliation.
C’est au contraire un terrible secret que Maria Viktorowna révéla à Aline : « Ton enfant n’est pas mort. Il a été échangé contre un bébé mort-né. » Aline n’en croyait pas ses oreilles. Sa fille, en réalité vivante, avait été donnée en adoption à une famille riche.
Le mari d’Aline, ne voulant pas d’enfants, avait orchestré cet échange. Il craignait qu’un enfant n’entrave sa carrière et qu’Aline, en cas de divorce, lui réclame des pensions alimentaires. Maria Viktorowna,
aveuglée par l’amour pour son fils, avait facilité cette décision, brisant ainsi le destin d’Aline. Furieuse mais déterminée, Aline partit à la recherche de sa fille, sans savoir où elle se trouvait, sauf une adresse laissée par Maria Viktorowna.
Arrivée devant une grande maison, Aline sentit une douleur poignante en entendant des rires d’enfants à l’intérieur. Elle voulait voir sa fille, même si elle savait que la retrouver allait bouleverser sa vie et celle de l’enfant.
Le propriétaire de la maison, Sergey, le père adoptif de Katja, l’accueillit froidement. Il lui demanda si elle était venue chercher un emploi de nourrice. Aline lui expliqua qu’elle n’était pas là pour cela, mais pour récupérer sa fille.
Sergey, bouleversé par sa révélation, l’écouta sans réagir, mais il resta fermement opposé à l’idée que Katja retourne avec elle. Il lui raconta que lui et sa femme décédée avaient longtemps voulu un enfant avant d’adopter Katja,
et après la mort de sa femme, il avait élevé l’enfant seul. Katja, qui avait trois ans, avait pleuré la perte de sa « maman ». Aline, bien que bouleversée, se rendait compte qu’elle ne pouvait pas tout chambouler dans la vie de sa fille, mais elle voulait au moins être proche d’elle.
Sergey, après une longue hésitation, proposa à Aline de travailler comme nourrice à condition qu’elle signe un contrat stipulant qu’elle ne révèlerait jamais à Katja qu’elle était sa véritable mère. De plus, elle devait passer un test ADN pour prouver sa filiation.
Aline accepta, bien que le processus fut douloureux, elle savait au fond d’elle que Katja était sa fille. Une fois les tests effectués et les résultats confirmés, Aline commença à travailler pour Sergey.
Chaque jour, elle passait du temps avec Katja, qui, sans savoir qui elle était vraiment, se montrait affectueuse envers elle. Même si Aline n’avait pas le droit de l’appeler « ma fille » ou de lui donner des câlins comme elle le voulait,
être près d’elle était une source de joie immense. Sergey commença à l’apprécier et, avec le temps, développa des sentiments pour elle. Leur relation, d’abord professionnelle, se transforma peu à peu en complicité.
Le jour de l’anniversaire d’Aline, Sergey et Katja lui préparèrent une surprise. Katja, timide mais déterminée, lui tendit un petit paquet et lui dit : « Papa m’a dit la vérité. Tu es ma maman, celle qui est venue du ciel. »
Aline, en entendant ces mots, se sentit bouleversée, mais également emplie de bonheur. Sergey, qui avait finalement accepté de lui révéler la vérité, lui demanda de l’épouser. Katja, dans un élan de joie enfantine, lui posa la question :
« Maman, est-ce que tu veux épouser papa ? » Aline, en larmes, accepta, et un nouveau chapitre de sa vie commença. Sergey, qui s’était rapproché d’elle, la prit dans ses bras, et pour la première fois depuis des années, Aline se sentit complète.
À ce moment précis, Aline comprit que sa vie avait retrouvé un sens. Après tant de souffrances et d’incertitudes, elle avait retrouvé sa fille et construit une nouvelle famille. Grâce à son amour et à sa persévérance, Aline avait trouvé la paix et un bonheur inattendu.
